(Juste quelques aventures vécues lors de mon expatriation au Maroc en 2007/2008)

L’un des aspects les plus plaisant de la conduite sur autoroute au Maroc est la diversité des situations qui s’offrent à vous et qui vous permet de rester toujours sur le qui vive, affuté comme un rasoir.

Comme pratiquement partout, les autoroutes marocaines sont bordées de murets et grillages destinés à protéger les usagers de l’autoroute.

Malheureusement le taux de motorisation local fait que bien des Marocains n’ont pour se déplacer que des ânes, des chevaux et, au pire des cas, leurs pieds.

Quoi donc de plus naturel alors, lorsque l’on se déplace « pédibus con jambis », que l’on cherche à optimiser ses trajets.

Les autoroutes locales font donc l’objet d’un trafic pédestre transversal intense (entendez par la : traversée pédestre à tous les étages).

Si l’on voit l’aspect positif des choses, il faut bien admettre que les dits piétons disposant de leur libre arbitre et d’une certaine notion du danger, notion existante mais des fois un peu limite, les traversées se font dans des conditions encore acceptables pour peu que la visibilité soit suffisante et l’attention braquée sur ce type d’évènement.

Par contre, il faut également intégrer le fait que le Maroc est un pays sec…

Quel rapport avec les autoroutes ? patience, on y vient.

Un pays sec voit ses pâturages disparaitre au fur et à mesure que l’on s’éloigne des derniers épisodes pluvieux. Il arrive même un moment ou les parcelles les moins broutées et les plus vertes sont les bords d’autoroute… vous voyez, on y vient.

Mais, me direz vous, tu nous as dit qu’il y avait des grillages et des murets pour protéger l’accès ?

Vous avez raison mais un muret cela s’abat, un grillage, cela se coupe.

Et, donc, une fois quelques ouvertures judicieusement et stratégiquement pratiquées dans les clôtures, les bergers ont donc de nouveaux pâturages bien verts à leur disposition.

La seule difficulté est bien sûr représentée par ces bougres d’automobilistes qui s’obstinent à rouler alors que des moutons paissent tranquillement. Difficulté augmentée par le fait que l’herbe semble toujours plus verte ailleurs, y compris dans l’esprit un tantinet bouché d’un mouton !

Que fait donc notre ami mouton alors ? eh bien il se dit que le terre plein central est bien appétissant. Et une fois qu’il s’est dit cela, le mouton, adepte des idées fixes s’il en est, n’a de cesse que d’aller y voir.

N’ayant pas intégré que mouton contre voiture = billet direct pour le paradis des moutons + visite prochaine chez un carrossier compétent, notre charmant mouton, profitant d’une distraction temporaire de son berger, se met en devoir de traverser l’autoroute.

S’en suit une série de freinages plus ou moins contrôlés, de dérapages plus ou moins artistiques et de rencontres qui, bien que fortuites, n’en sont pas moins percutantes.

Ah, le doux bruit de la tête du mouton heurtant l’aile droite de votre voiture.

Ahh, le charmant nuage de laine vaporisé que vous traversez, première vision d’un paradis blanc, cotonneux et paisible.

Ahhh, le son étranglé du mouton surpris qui a le temps de se demander « bêêê alors, bêêê m’enfin, bêêê arghhhh… ».

Ahhhh, la crise de fou rire des collègues Marocains quand vous leur racontez que, 3 jours après avoir reçu livraison de votre voiture, celle ci doit déjà retourner au garage.

Ahhhhh, l’attention particulière que vous portez, dès ce moment, à tout quadrupède subodoré errant sur la bande d’arrêt d’urgence….

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