Lors de notre premier séjour au Maroc en 2005, j’étais loin de m’imaginer que je reviendrais 2 ans plus tard pour venir y travailler. Comme vous pouvez vous en douter, vivre dans un pays est bien différent de simplement le visiter en touriste.
On s’y trouve dès lors confronté aux problèmes et évènements de la vie courante :

Apprendre à utiliser les services locaux (banques, télécom, eau, gaz, coiffeur, magasin, médecin, pharmacie),
Etre en relation avec les autorités locales (police, douanes),
Conduire en ville, s’orienter,
Vivre dans un pays ou les fêtes religieuses diffèrent complètement des vôtres,
….

Bref, tout bêtement y vivre en appréhendant le décalage existant avec un pays comme la France (hypermarchés, routes, autoroutes, facilités de paiement, relations entre les personnes) et le Maroc ou tout cela est abordé sous une forme bien différente.

Impressions de touriste (2005)

A dire vrai, mes sentiments sont partagés, nous avons rencontrés des gens charmants, souriants, mais malheureusement, la chasse au touriste semble ouverte sans limitation. Il en devient impossible de savoir si l’on vous aborde pour faire connaissance ou pour tenter de vous faire acheter un produit local.

Dans certains cas, le doute n’est même pas permis car l’on vous ordonne péremptoirement de vous arrêter (un conseil, ne pas obéir, sauf si le Marocain en question est vêtu d’un uniforme de la Gendarmerie). Il est à noter que cette ordre d’arrêt peut être renforcé par positionnement stratégique du vendeur en plein milieu de la route.

Le touriste subit donc un harcèlement permanent dès qu’il aborde une zone un tant soit peu touristique, à savoir (liste non limitative): Sur tout emplacement permettant d’avoir une belle vue sur les paysages ou de bénéficier d’un peu d’ombre;

A l’abord des villes et villages;
Dans les villes et villages;
Sur tous les lieux touristiques (gorges, palmeraies)

Un autre point dépaysant pour nous autres, le marchandage insensé pour acheter un produit à sa juste valeur. Pour cela, quelques principes:

le vendeur annonce un prix 3 fois plus élevé que ce qu’il en attend;
l’acheteur propose un prix 4 fois moins élevé que le premier prix annoncé;
vendeur et acheteur crient alors misère (à tour de rôle) jusqu’à parvenir à un accord; le prix final pouvant être un mixte de dirhams, d’euros et d’objets de toute nature tels que: lunettes de soleil, montre, briquet, vêtement, téléphone portable…

Quelques exceptions à ce marchandage, au moins à Ouarzazate (il y en a probablement d’autres, mais nous n’avons quand même pas fait tous les magasins de la ville):

le magasin « Chez Habab », qui a étiqueté tous ses articles à un prix raisonnable, ce qui ne l’empêche pas de vous faire au final une petite ristourne globale ou un petit cadeau. Dans ce magasin, pas de harcèlement, pas de marchandage, bref, un havre de tranquillité pour faire ses achats!
La Caravane des Épices, ou l’on est accueilli chaleureusement, informé précisément sur toutes les épices et plantes médicinales sans avoir l’impression d’être forcé d’acheter (même si on a tendance à se laisser aller).

Une fois digéré cet aspect de la vie touristique au Maroc, l’on se retrouve face à des paysages sensationnels, à des cafés-restaurants sympathiques ou les tajines sont délicieuses, à des gens généralement sympathiques et serviables:

  • l’un d’eux m’a par exemple accompagné dans plusieurs magasins d’alimentation pour faire le traducteur bénévole,
  • un autre, après nous avoir servi un thé traditionnel à la terrasse d’un café, s’est assis avec nous et nous à raconté l’histoire des tribus Marocaines et de sa famille,
  • une autre nous a invité à revenir manger couscous et tajine en précisant « aujourd’hui on est dans le magasin et on fait des affaires, pour le couscous et les tajines, cela sera dans la maison et on ne parlera pas commerce »,

Au final et à condition d’éviter avec constance les sollicitations mercantiles, on trouve au Maroc tout ce qu’il faut pour enfin décompresser et oublier le climat gris et pollué de la France (en fonction de votre pays de résidence habituel, merci de remplacer France par le nom de votre propre pays).

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